mardi 13 mars 2012

Le regard de Martyn Thompson

Rhaaaaaa! Je l'ai! Je l'ai! Le nouveau livre du photographe Martyn Thompson is in da house! Intitulé "Interiors", il est édité par une maison d'édition australienne (Hardie Grant Books) et pas moyen de le trouver ici, même sur Amazon. Mais j'ai vicieusement tiré sur les ficelles professionnelles et le voilà! Magnifique. Ce photographe est pour moi l'un des meilleurs question déco: avec François Halard (j'y reviendrai) et quelques autres, il a cette capacité à saisir la magie d'une lumière, d'une texture, et de donner une vraie atmosphère à ses images. Je l'ai découvert il y a longtemps déjà, grâce à Ilse Crawford alors qu'elle était rédactrice en chef du ELLE Deco UK et qu'elle a changé la face de la presse déco au début des années 90 (elle vaudra aussi un post!). Martyn a aussi réalisé deux bouquins avec elle, "Sensual Home" et "Home is Where the Heart is", que j'ai -ça va sans dire-, aussi dans ma bibliothèque.
voilà la bête et quelques extraits (magnifique maquette, tout en sobriété, signée de Kirsten Willey):








Il a également eu l'occasion de faire un shooting pour un catalogue Hermès (il me le faut!):


 Et j'ai découvert sur son site un travail personnel très intéressant





 Bref, j'adore.

dimanche 11 mars 2012

New York en mode rétro

Long time no see, mais préparez-vous, ceci va être un trèèèèèèèèès long post. De retour de la Grosse Pomme, j'ai des images et des impressions plein la tête. Après 15 ans, je ne savais pas très bien à quoi m'attendre ... Côté culture, on n'a franchement pas été gâtés, puisque Maurizio Cattelan venait de finir au Guggenheim et Francesca Woodman n'avait pas encore commencé, et que Cindy Sherman ne démarrait aussi que la semaine qui suivait notre départ. Tant pis pour la culture! Notre expo permanente serait donc la rue.
Finalement, la sensation globale était d'avoir fait un voyage dans le temps: la modernité n'a en apparence plus droit de cité dans les hauts lieux de la branchitude. Mis à part l'incroyable foisonnement de techno addicts dans les bars (Entre les iPhone 4S, iPad, iPod et autres Macbooks qui pullulent, Apple s'en met vraiment plein les fouilles!), les ambiances et décors des boutiques, bars, restos et hôtels hype jouent résolument la carte old style. Pas celle du "vintage" communément attribué aux années '50 ou '60, mais encore bien avant, entre la fin du 19ème siècle et les années '30.

La preuve en images:
Le ton était déjà donné dans l'appartement que nous avons loué à Harlem, situé dans une petite maison bourgeoise construite en 1910.

L'occasion d'être dans Harlem était trop belle pour ne pas profiter de passer devant la salle mythique de l'Apollo ...




En ratissant Manhattan et Brooklyn de long en large et de haut en bas durant cette semaine froide mais ensoleillée, voici les lieux qui m'ont marquée.
Entre l'âge d'or de la Wells Fargo au far west, les styles néo-industriel et néo-country, on a littéralement plongé dans une atmosphère empreinte de nostalgie, même si le tout était décalé et passé à la sauce tatoo, green et rock'n roll ...
On a débuté notre semaine en beauté, avec un petit déjeuner dans l'inoxydable Cafe Gitane (Nolita), un endroit qu'on connaissait et appréciait déjà.
Dans les adresses notées en rouge sur ma to-see-list, il y avait évidemment le fameux Ace Hotel, bizarrement placé dans Midtown ...










Décoré par Roman & Williams, la "brand identity" a quant à elle été assurée de main de maître par le studio The Official Manufacturing Company (j'en parlerai dans un post ultérieur).
L'hôtel compte deux restaurants, The Breslin et le merveilleux John Dory Oyster Bar, avec une ambiance délicieusement kitsch genre '20 milles lieues sous les mers' (qu'on ne sent malheureusement pas ici...)


Dans le même esprit, j'ai malheureusement raté The Bowery House, une néo auberge de jeunesse avec dortoirs et salles de bains communes, qui décline aussi cette ambiance façon roman noir des années '30:




Un peu déçue par le quartier de Meatpacking et ses hangars -trop- chics investis par Zadig & Voltaire et autres Hugo Boss, j'ai quand même beaucoup apprécié le Chelsea Market, ses restos et épiceries fines. Après avoir été reçus avec une désagréable condescendance dans le lobby du Standard Hotel (on a laissé tomber l'option apéro dans le bar du haut, les horaires étant difficiles et la réservation obligatoire), on s'est consolés avec une sublime balade sur la High Line, un des clous de notre trip.
Passage ensuite par la Bleecker Street pour rejoindre Soho, et visite obligée des boutiques Marc Jacobs, dont la bonne librairie "Bookmarc", petite mais pointue!

Continuant à l'est, la boutique de John Derian est l'un des hot spots des fans de déco bohème chic. Je pensais que les prix seraient plus avantageux que chez Astier de Villatte à Paris -puisque j'étais dans l'antre du Maître-, mais il n'en était malheureusement rien...




La méga bonne surprise du voyage (je m'en doutais un peu), a été Brooklyn et surtout Williamsburg, un quartier dans lequel nous avions déjà logé il y a des années mais qui a furieusement changé! On peut dire que c'est là, à peu de choses près, que tout se passe aujourd'hui.
A ne pas manquer:

Lunch au Cafe Colette, ses délicieux sandwiches et hamburgers, son look diner version arty



Et dîner chez Juliette, avec une mention spéciale pour le savoureux cevice!


Entre les deux, promenade le long de la East River, sur la Bedford Avenue et ses rues adjacentes ...


Au salon de Tommy Guns par exemple, pour admirer le décor à l'ancienne façon barbier, la sublime moustache et les impressionnants tatouages du propriétaire ...




chez Catbird, avec ses jolis bijoux, ses délicieux savons, ses cartes drôles et désuètes ...


Chez Uggly Luggage pour chiner...



En mangeant du chocolat branché de chez Mast Brothers...

Bon, petites frustrations quand même, je n'ai pas eu le temps de passer par le Brook Farm General Store,

... ni par le Roberta's pizza, ni par la Eagle Street Rooftop Farm, une "ferme" urbaine installée sur un toit (mais bon, en plein hiver, il ne devait pas y avoir grand chose à voir...).

Last but not least, le dernier jour, nous avons décidé d'aller bruncher, sur les conseils d'une amie, à la Vinegar Hill House. Une expérience étrange! Située dans un quartier improbable (derrière Dumbo, le long de la rivière) et totalement surréaliste, sillonné de rues désertes et peuplé d'une centrale électrique et de nombreux hangars, on trouve la Hudson Avenue, bordée de petites maisons de poupées à la devanture défraîchie. C'est dans cet environnement fantomatique que ce restaurant s'est installé en 2008. Téléportée d'on ne sait où, une foule bobo arty vient s'y restaurer le soir et les midis du weekend, dans une ambiance déco néo-country, où des serveurs barbus en "skinny" servent une cuisine traditionnelle revisitée. A faire!












Voilà, voilà... Toutes les photos ne sont pas de moi. Merci aux internautes à qui j'ai "volé" quelques clichés.